la prophétie d'huryaën

Chapitre 1 :
UNE SOMBRE NUIT


Allina se tournait et se retournait dans son lit. Décidément, le sommeil ne voulait pas venir. Peut-être à cause de la chaleur qui régnait dans la vaste pièce, bien trop grande pour une seule personne ou à cause de ce à quoi elle pensait. "Je vous hais tous ! J'en peux plus, je voudrais vous voir crever sous mes yeux !" C'est ce qu'elle avait dit à sa famille le soir même avant de s'enfuir dans sa chambre et de s'enfermer à double tour. Bien sûr, elle ne le pensait pas du tout. Elle avait eu juste le temps de voir la mine ahurie de son frère et de voir une minuscule larme rouler sur la joue de sa mère. Elle n'avait pas réussi à déchiffrer son père, comme d'habitude. Maintenant, seule dans la chambre de cette villa, elle se sentait terriblement coupable et malheureuse. Allina détestait les disputes, mais celle-ci était bien la pire de toutes celles qu'elle avait vécues et elle était allée bien trop loin dans ses paroles. Elle aurait voulu se jeter dans les bras de Lou, sa meilleure amie qu'elle considérait comme sa sœur. Elle aurait pleuré toutes les larmes de son corps sur son épaule. Mais elle ne pouvait pas. Son amie était bien loin car, Allina était en ce moment en vacances dans une villa d'Espagne. Plus de deux mille kilomètres les séparaient. A cette pensée, la jeune fille redoubla de tristesse.



-Pourquoi tu ne pleures même pas Allina ? se demanda-t-elle tout haut. Hein ? Pourquoi ?



Elle se retourna dans son lit et enfouit son visage dans l'oreiller. Comment et pourquoi avait-elle pu dire une chose pareille ? "Je voudrais vous voir crever sous mes yeux !" Elle se demandait si on la pardonnerait un jour. Même son frère qui pouvait dire des choses horribles s'était immobilisé sur place en entendant ces mots. Mais elle le connaissait et au fond, il s'en fichait car, un: Ce n'était pas comme si sa petite sœur était tout pour lui, et deux: Il savait très bien qu'elle ne pensait pas ce qu'elle disait. Cette idée ne la soulagea que très légèrement. La jeune fille pensa alors à ses parents. Ils devaient être furieux, tristes, déçus et très malheureux. Elle ne voulait pas y penser... Allina ferma les yeux si forts qu'elle crut ne jamais pouvoir les rouvrir. Mais elle le fit quand même car un bruit l'interpella. Elle tendit l'oreille. On aurait dit que quelqu'un essayait de défoncer une porte. Allina fut soudain envahie d'une peur terrible et montante, qui ne faisait que commencer. Des coups de feu suivirent, ils glacèrent le sang de la jeune fille. A part sa famille et elle, personne dans le voisinage ne pouvait rien entendre. La villa était isolée, terriblement isolée... Allina se précipita à la fenêtre. Elle ne vit que ce qu'elle connaissait déjà : la nuit et les étoiles. Un cri déchira l'air. Ce cri, elle l'aurait reconnu entre mille. C'était un cri de détresse, un cri de douleur, un cri d'impuissance. Un an plus tôt, son chien, Daly avait poussé ce même cri après s'être fait écraser par une voiture, mais sauvé de peu par les vétérinaires... de très peu.



Des coups de feu fusèrent et les cris s'estompèrent.



-Non !



C'était sa mère, Allina avait envie de crier, de hurler. Elle claquait des dents. Que se passait-il en bas ? Elle n'osait pas y aller. Elle ne voulait pas y aller. Elle ne voulait pas savoir. Elle avait peur et se sentait lâche. Soudain, ses jambes se mirent à la porter toutes seules, elle avait envie de leur dire "Pas bouger ! Vous êtes folles ? Non !! Restez là !! Pitié !" et après maintes prières bien qu'elle ne soit pas spécialement croyante, ces jambes s'arrêtèrent, pile devant l'escalier qui menait en bas. Là où l'enfer ne faisait que commencer. Elle vit d'en haut, un homme habillé de noir avec une cagoule, elle aussi, noire. De là où il était, l'homme ne pouvait pas voir la jeune fille ce qui lui fit pousser un léger soupir de soulagement. Elle pouvait voir le jardin du haut de son perchoir. Le jardin, là où elle avait entendu les coups de feu. Un autre homme en noir entra, suivi de force par son père, sa mère, son frère et encore un autre homme noir qui fermait la marche avec un revolver braqué sur la pauvre famille. Le sang d’Allina était déjà glacé, mais là, ce fut pire que tout. Personne ne l'avait vue, à par Adrien qui lui avait tendu un petit sourire discret pour masquer sa peur. Il s'arrêta de la regarder pour fixer d'un regard haineux "Le mec au flingue" comme l'aurait certainement appelé son frère.



-Il y a de l'argent caché ici ! Je le sais, j'ai fait des recherches ! Y'a plus de 1 million caché dans cette baraque ! Où est-il ? cria l'homme qui tenait toujours l'objet meurtrier braqué sur eux.

-Nous n'en savons rien, commença le père d'Allina d'une voix tremblante, nous ne sommes que de simples vacanciers et...

-Et t'es sûr de vouloir continuer à mentir ? coupa l'un des deux autres hommes en se mettant derrière lui le menaçant d'un couteau.

L'homme au revolver regarda son pistolet comme on regarde quelque chose de particulièrement mignon le leva lentement en direction du pauvre homme visa et... ne tira pas.

-Les occupants de cette maison sont trois et ont un chien, dit-il simplement, Vous êtes trois et vous avez un chien, vous n'êtes pas des vacanciers mais les gens qui louent cette villa. Et... je suis désolé, mais je ne crois pas aux coïncidences. Sincèrement désolé... lâcha-t-il avec un sourire mauvais. Donc... tu es bien sûr que tu ne sais rien ?

Michel, tel était le nom du père d’Allina, regardait le pistolet, mort de peur. Que pouvait-il dire ?

-Tu dis rien le vieux ? Tant pis pour toi !

Et il tira. Ce fut comme un coup de tonnerre, un éclair déchirant. Adrien ne dit rien, il avait fermé les yeux, une larme roula sur sa joue. Une seule. Et il les rouvrit. Sa mère regarda son mari tomber lentement sur les genoux, n'agonisant déjà plus, puis tomber de tout son long sur le sol. Il était mort. On ne pouvait plus retourner en arrière, c'était fini. Le sang coulait et formait un petit ruisseau sur le carrelage. Allina avait tout vu de la scène sanglante. Elle voulait crier, pleurer et vomir, mais elle ne fit rien de tout ça, la peur dominait encore son corps.

"Le mec au flingue" éclata d'un rire incontrôlé. Il se retourna vers la pauvre femme en pleurs. Ce serait elle. Il l'avait choisie. Sa prochaine victime.

-Comment... Mais comment... pouvez-vous faire une chose pareille ?! réussit à articuler Isabelle, sa mère entre deux sanglots.

-Je ne réfléchis pas si je vais le faire ou non, je le fais. C'est tout. Dit-il avec un sourire mauvais qui lui fit découvrir des rangées de dents en très mauvais état. Bon, je pense que toi tu sais rien... y'a que les hommes qui savent ce genre de truc... il cachait bien son jeu ton mari ! Il esquissa un autre sourire, pointa l'arme sur la pauvre femme, déjà veuve et tira. Elle s'écroula de suite, sans un mot. Allina, par contre hurla, mais une main se plaqua contre sa bouche, ce qui l'empêcha d'émettre le moindre son. Elle avait les larmes aux yeux. La main se détacha pour la prendre par le bras et l'entraîner vers le haut: sa chambre.



Elle se fichait de savoir qui c'était. Elle allait mourir de toute façon, elle allait rejoindre ses parents. C'est tout ce qu'elle voulait à pressent.

-T’es complètement malade ! Tu veux crever avec eux ou quoi ?!

C'était une voix mélodieuse, une voix de garçon, qui fit presque plaisir à Allina d'entendre, si ce n'avait pas été pour dire quelque chose d'aussi laid...

-Oui... murmura la jeune fille en s'asseyant sur le rebord du lit.

Elle releva juste un petit instant la tête pour voir son interlocuteur. C'était un adolescent qui devait avoir environ le même âge qu'elle. Il était brun, cheveux légèrement longs et bouclés, le teint bronzé, il avait de grands yeux verts qui lui donnaient un air mystérieux. Allina le trouva plutôt beau, mais n'avait pas le cœur à penser à ça maintenant. Par contre, il était lui aussi habillé de noir, mais contrairement aux autres, il ne portait pas de cagoule.

-Qui es-tu ? bredouilla la jeune fille. Tu es avec eux ! C'est ça hein ? Tu portes leurs vêtements !

-Non, non ! Dave... je suis Dave... ou plutôt, le cinglé qui vient te sauver la vie au péril de la sienne...

-C'est ça, oui, tu espères que je te crois ? Tu vas me tuer de toute façon, à quoi bon, au moins, je rejoindrai ceux que j’ai déjà perdus !... Une larme roula le long de sa joue.

Le jeune homme essuya la larme qui avait l'air de le mettre mal à l'aise.

-Laisse-moi t'expliquer... et arrête de pleurer ! Je ne supporte pas ça ! s'emporta-t-il soudain.

Allina sécha sa dernière larme et le regarda dans les yeux, un regard noir qui en disait long sur la souffrance qu'elle mettait sur le dos du jeune homme.

-Je t'écoute, dit-elle sèchement.

-Bon. Comme toi, commença le garçon, ma famille est morte sous mes yeux par la faute de cette bande de tarés qui sont en bas.

Dave leva les yeux pour voir la réaction de la jeune fille, mais celle-ci ne bougea pas d'un centimètre.

-Mais moi, ils ne m'ont pas tué. Ils m'ont emmené et m'ont battu jusqu'à ce que je rejoigne leur secte d'assassins. Je les hais... Mais ils ne le savent pas, ils pensent que je fais définitivement partie des leurs. Les filles comme toi, sont utilisées comme servantes et se font abuser...

A ces mots, Allina eut un frisson de peur et de dégoût qui parcourut tout son corps.

-Toi, ils ne t'ont pas encore vue ! continua-t-il. Tu dois te cacher jusqu'à ce qu'ils partent...Enfin... Jusqu'à ce que nous partions... Ton frère, par contre, reprit-il, ils vont certainement lui faire vivre pareil qu'à moi, pour lui, pour l'instant... on ne peut rien faire... Il marqua une pause puis reprit : J'espère que tu me crois et que tu ne me prends pas pour un... un... un je ne sais quoi...

Allina ne savait plus trop quoi penser.

-Oui. Réussit-elle à murmurer, mais au sujet de ce soi-disant argent que mon père avait..

-Oublie ! C'est un stupide mensonge ! Ils en utiliseront un autre dans la prochaine maison qu'ils iront "cambrioler" Ils se servent d'une excuse, aujourd'hui, celle-ci, pour assouvir leur soif de meurtres. Ils font tout ça pour le plaisir, la montée d'adrénaline, le fun, tout ce que tu veux... ils s'éclatent à leur faire peur et ensuite, ils tuent.

Allina resta sans voix. Elle ne pouvait même pas concevoir que de telles personnes existent, pourtant, c'était bien réel.

-Tuer pour le plaisir ?... chuchota-t-elle.

Dave regarda un ours en peluche qui traînait sur le lit.

-Tu t'appelles Allina ?

-Comment le sais-tu ?

-Il y a son nom écrit dessus ! dit-il en montrant la peluche du doigt. C'est drôle, ma petite sœur s'appelait aussi Allina avant de... enfin, bref... il changea de sujet : il faut que tu te caches maintenant !

-Et mon frère ? Ma famille ?... Toi ?

-Ton frère, je te l'ai déjà dit et je ferai tout pour l'aider... dit-il, ta famille... à part ton frère... je suis désolé... tu n'as plus de...

La jeune fille le coupa d'un geste de main.

-Ne dit... pas ça ! Même si... c'est le cas... une larme coula, silencieusement, puis deux, puis trois... elle se retenait mais finit quand bien même par pleurer, totalement. Dave, ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Il s'assit sur le lit, à côté d'elle et attendit. Il savait ce que la jeune fille ressentait, il l'avait déjà vécu. Il se souvenait encore du goût de ses larmes ce soir-là... après qu'il ait souhaité, sans le penser, que ses parents meurent... Il eut soudain, lui aussi, une affreuse envie de pleurer, mais c'était un homme, il n'avait pas à le faire et encore moins devant une fille, aussi mignonne soit-elle.

-Je suis désolé, dit Dave le plus doucement possible.

Comme pour prouver ce qu'il disait, il lui prit la main et la serra chaleureusement.

-Et toi ? ... Que vas-tu faire maintenant ? Demanda-t-elle en séchant ses larmes.

-Je suis obligé de continuer ma vie dans la secte, si je tente de m'enfuir, ils me rattraperont, puis me tuerai... Donc, je reste. Et si je peux sauver d'autres personnes comme toi... Tu comprends ?

-Dave ! Viens ! On se casse ! Et on prend l'aut' gosse avec ! C'était la voix de l'homme au pistolet.

Une lueur de panique passa dans le regard du jeune garçon.

-J'arrive ! leur cria-t-il, Y'a des toilettes. J'vais pisser !

-Ok mon gars, on t’attend !

Dave regarda la jeune fille avec attention puis poussa un soupir. Soulagement ? Peut -être, Allina n'en était pas sure...

-Finalement, tu n'auras pas eu besoin de te cacher trop longtemps, moi qui pensais qu'en plus ils allaient monter à cet étage... chuchota-t-il. Sinon, ton frère, il a un portable ?

-Heu, oui, pourquoi ?

-Pour que vous soyez toujours en contact tous les deux. Donne-le-moi s'il te plaît !

Allina courut aussi discrètement que possible vers la chambre de son frère, qui était en désordre, bien entendu. Elle chercha le petit objet le plus rapidement possible, même si son expédition parut lui prendre des heures, mais revint finalement triomphante avec le "Blackberry 3GS" en sa possession (Elle en avait tant rêvé à l'époque avant d'avoir le dernier Iphone, ce qui avait eu pour effet d'énerver son frère, celui-ci avait alors demandé à son anniversaire l'Ipad. Après cet ultime coup de grâce, Adrien avait officiellement gagné le combat) elle le tendit à Dave qui le fourra dans sa poche, non sans l'avoir admiré, et la remercia d'un bref regard.

-Et n'oublie pas : Ne téléphone jamais ! C'est forcément ton frère ou moi qui téléphonerons, mais toi non, tu pourrais nous faire repérer et donc, la mort pour tous les deux.

Allina hocha la tête gravement.

-Dave !!? Qu'est-ce que tu fous ?! Cria l'un des hommes.

-J'arrive les mecs !

Le garçon regarda la jeune fille une dernière fois, ses yeux brillaient de tristesse et de reconnaissance. Il lui fit signe de la tête et s'enfuit au galop vers les escaliers.

-Ouaaah... ça fait du bien de pisser ! cria-t-il, ça faisait longtemps que je me retenais !

Allina aurait souri, elle aurait même pu rire si sa famille ne gisait pas en bas. A quelques mètres d'elle. Elle s'en voulait, elle aurait due mourir avec eux ! "Je veux vous voir crever sous mes yeux !" Cette phrase lui revint comme un coup de poignard dans le cœur. Tout était de sa faute. Si elle n'avait pas dit ça, ils seraient tous encore là. Elle en était certaine. Elle pleura, sans bruit, sans bouger. Des idées suicidaires lui vinrent à l'esprit, au bout d'un moment, elle songea à se pendre. Mais au dernier moment, elle se ressaisit : Elle avait décidé que sa seule raison de vivre sera de retrouver Adrien. Un léger sourire traversa son visage. Oui, elle le retrouvera, coûte que coûte.



***


Allina attendit que la petite porte claque, puis la deuxième pour oser descendre dans "la boucherie humaine". La jeune fille passa devant chaque corps sans un mot avec un calme à faire froid dans le dos. Elle les regarda un par un. Son père, il était couché sur le ventre, le trou de la balle dans le haut du crâne se voyait encore. Sa mère, sur le dos, un trou dans la poitrine et son chien, lui il avait reçue au moins trois balles. Les pauvres, ils avaient due souffrir horriblement. Mais là... là... c'était elle qui souffrait à être toujours en vie. Elle ne pleurait pas, elle n'y arrivait pas. C'était comme si les larmes étaient déjà partis loin... loin... ou comme si il n'y avait plus assez d'eau en elle pour satisfaire son chagrin, qui pourtant augmentait de secondes en secondes. Elle ne pensait qu'à une chose, la dernière parole qu'elle leurs avait dites avant qu'ils meurent. "je voudrais vous voir crever sous mes yeux !" Et là, elle pleura, elle pleura toutes les larmes de son corps. Elle ne sue jamais combien de temps elle resta ainsi, à pleurer sans relâche. Tout ce qu'elle sue, c'est qu’ensuite, elle prit le téléphone et composa le numéro de la police.



-Bonjour... Heu... Ola? dit-elle mal assurée, Can I have a person who know speak French please? Heu... Gracias...



-Je passer vous. Répondit une grosse voix bourrue au bout du fil.



-Gracias ! répéta Allina



Elle n'eut pas à attendre longtemps :



-Bonjour, ici la police, dit une voix cette fois-ci féminine, vous avez désirez quelqu'un parlant le français. Me voici. La personne avait l'aire de bien parler le français, comme du vrais. Seul son accent trahissait sa nationalité.



La jeune fille n'aimait pourtant pas beaucoup le ton de son interlocutrice. On aurait dit qu'elle se prenait pour superman venant sauver le monde. Qu'elle ironie...



-Bonjour, je m'appelle Allina, mes parents viennent de se faire assassiner et mon frère c'est fait enlever. Pitié, venez m'aider ! Elle avait lâché tout cela, si vite qu'elle-même n'avait pas tout compris à ce qu'elle venait de dire, mais apparemment, la bilingue au téléphone avait compris. C'était le principal.



-Hum... Où habitez-vous mademoiselle ? Et quel âge avez-vous ?



-J'ai seize ans et j'habite au 3 rue de la Forteresse. Ce n'est pas notre maison, c'est une villa que mes parents avaient loué pour les vacances d'été Madame.



-Merci mademoiselle, nous vous envoyons une équipe de secours dès maintenant et nous...



Allina n'écouta pas la suite. Elle voulait juste que ce cauchemar s'arrête. Il devait s'arrêter, elle allait se réveiller...



-Mademoiselle ? Vous êtes toujours là ? Mademoiselle ??



Elle reprit ses esprits :



-Oui... oui... répondit-elle d'une voix mal-assuré.



Après quelques dernières petites secondes de bla bla, la jeune fille raccrocha. Elle se remit à errer seule dans le carnage humain.



-Si tu veux te réveiller Allina, tu devrais aller te coucher... Dit une petite voix dans sa tête.



-Je ne peux pas... souffla la jeune fille.



Pourquoi ? demanda la voix imaginaire.



-Je... je ... je dois rester avec mes parents...



Ils sont toute mort petite écervelée ! Ils ne te doivent rien et tu ne leurs doit rien non plus !



-Non !! Elle avait criée. Ils ne sont pas morts ! C'est juste un cauchemar, je vais me réveiller... je vais me réveiller…



Si tu veux te réveiller, vas te coucher. Répéta la voix.



A contre cœur, Allina alla se coucher, à pas lents et les yeux pleins de larmes.



La nuit porte conseil...



Chapitre 2 :

LOUNA


Dans une petite maison, d'une étroite ruelle, bien loin de l'Espagne (en France) on entendit crier une jeune fille.



-Papa !! Maman !! Venez voir les infos !! Il faut à tout prix aller en Espagne !!!



-Et pourquoi pas à Las Vegas tant qu'on y est... Répondit une voix masculine un tantinet ronchonne.



-Marc ! Enfin ! T'as fille est assez intelligente pour savoir que nous n'avons pas beaucoup de moyens. Elle doit avoir une bonne raison... N'est-ce pas ma puce ?



-C'est... C'est Nola... lâcha la jeune fille.



-Allina ? l’homme lâcha sa tartine de beur et s'avança vers la télévision.



C'est un véritable massacre qui s’est produit ici, dans cette jolie villa d'Espagne, ou deux français et un chien sont morts assassiné et leur fils, un jeune garçon de dix-sept ans et porté disparus. Seul une jeune fille, Allina 16 ans est encore vivante. Elle dit s'être caché pendant la catastrophe et ne pas s'être fait repéré. Elle a gardé et gardera, d'après les psychologues, de grosses séquelles mentales, traumatisantes du meurtre de ses parents.



Louna, qui, en temps normal avait cette étrange habitude de commenter en long, en large et en travers la tête des journalistes, là, elle ne disait rien. Son père rompit le silence :



-La pauvre...



-Papa... S'il te plaît... La jeune fille semblé dévasté, comme si c'était elle qui venait de perdre ses parents, s'il te plaît, allons en Espagne... Nola doit être... le mot malheureuse est faible... Et elle doit se sentir si seul, impuissante... Abandonnée...



-Mais, Lou, on ne peut pas partir comme ça du jour au lendemain dans un autre pays ! C'est irresponsable !



-Et toi, tu es inhumain ! Et sans cœur !



-Je...



-Papa, la coupa-t-elle, Nola est certainement en train de vivre le moment le plus dure de toute sa vie ! Elle n'a plus aucune famille, pour elle, j'ai toujours été comme une sœur et vise versa, ici, on a toujours été pour elle comme sa deuxième famille, je... Nous devons aller l'aider à surmonter ça !



-... Lou, nous ne savons même pas où cela se trouve, à part en Espagne...



Louna se tourna devant la télévision :



[...] Au Sud-Ouest de l'Espagne à Valence [...]



La jeune fille eu envie de rire, elle s'était presque crus dans un film comique ! Ou... dramatique... Elle regarda son père, une étrange expression se dessinait sur son visage. Après, quelle expression... Aucune idée...



-Papa... S'il te...



-Ok ! le coupa-t-il, ok, on va y aller.



-Merci !!



Lou sauta dans les bras de son père comme si celui-ci venait de lui dire qu'ils allaient aller au plus grand parc d'attraction du monde.



-Moui...commenta la mère de la jeune fille, en attendant, on y va comment chéri ? Et avec quel argent ?



-J'y ai pensé en quatrième vitesse figure toi, et je peux te dire que je pense que nous avons tout juste assez pour trois places d'avion.



-Tout juste ??? Tu penses ?? s’énerva Aurélie, la mère de Louna.



-Heu... bah.... oui... attend, je vais vérifier sur internet...



Il partit dans le salon, un grand silence s'abattit dans la pièce. Louna semblait comme éteinte. Sa mère la regarda avec attention, puis se décida à parler :



-Ça va ?... Enfin... Tu n'es pas trop secouée ?...



-Meuhh oui ! Tout va bien, t'inquiète, le monde est beau et les oiseaux chantent, no problemo maman...



Aurélie s'apprêta à répondre quand un cri triomphant surgie du salon :



-Vous n'allez pas le croire !!! Nous avons presque de quoi avoir dix places d'avions !! Nous avons due économiser sans faire exprès !!



-Eh bien, ma chérie !! On va pouvoir rejoindre ta copine apparemment...



Il revient le sourire aux lèvres dans la pièce, voyant l'ambiance désastreuse, il continua sur un ton moins enjoué :



-Allons... Préparer nos valises, nous partons dans deux heures...



Et il sortit, tout comme les deux autres.



Louna avait le cœur serré. Que dirait-elle à Allina quand elle la verrait ? Elle sera plus que surement dévasté... Elle se mordit les lèvres à sang. Elle sentait se sang couler, elle sentait la douleur... Depuis quand était-elle masochiste ? Bonne question... Depuis il y a trois secondes... Elle avait peur, elle allait devoir lui dire la vérité, car elle et ses parents, au fond, connaissaient la vérité, bien qu'ils ne veuillent pas la voir. Elle allait devoir lui dire, affronter la douleur et les reproches de son amie et ça la terrifier...



Chapitre 3 :

RÊVES


Allina se réveilla, un horrible mal de tête eu la gentillesse de l'accueillir. De plus le bruit des sirènes de police et tout simplement invivable ! ... Hein ? Des sirènes ? de police ? Qu'est-ce qu'il s’est passé déjà ? Ah... Oui, c'est vrai... Elle aurait préféré ne pas se rappeler finalement...



-Mademoiselle ? Vous allez bien ? demanda une voix féminine qu'elle avait déjà entendue.



Bien sûr, je vais très bien ! se dit-elle, mes parents sont morts et mon frère c'est fait kidnapper par une bande de fou furieux ! Mais sinon, cool zen, je vais trèèès bien !



-Mademoiselle ? redemanda la voix. Vous êtes sure que tout va bien ?



A croire qu'elle se fichait d'elle, comme si tout allait bien... Elle eut soudain, un étrange envie de se lever et de l'étrangler, mais elle se révisa. Allina se leva et fixa la femme, droits dans les yeux. Ses longs cheveux blonds tombaient en cascade sur ses épaules musclées. Ses yeux persans trahissaient son excitation. En voyant cela, Allina eu une nouvelle envie de meurtre, mais elle se retient : pour elle, cela devait être une super affaire de meurtre, intéressant, etc...



-Non... Enfin... Non....



Elle eut de nouveau envie de pleurer et elle ne savait pas pourquoi. Enfin, si mais non... Son cerveaux marchait vraiment au ralentie aujourd'hui...



-Venez mademoiselle... Comment dois-je vous appelez ?



-Allina, renifla-t-elle, appelez-moi Allina...



-Venez à l'intérieur Allina ! Vous allez manger un peu et dès que vous serez reposé et moins... moins... Enfin... Voilà quoi, dès que vous irez mieux, nous vous poserons des questions...



La femme l'amena à l'intérieur de la maison, dans sa chambre, elle lui dit qu'elle s'appelait Coraline, et qu’Allina pouvait l'appeler Cora. Cela fit légèrement sourire la jeune fille. Elle la déposa dans son lit et lui apporta des croissants. En précisant que c'était "bien entendue les uniques et délicieux croissants du bureau". Elle la laissa seul un moment. Assez longtemps pour que la jeune fille détaille sa chambre comme si elle ne l'avait jamais vue. Elle remarqua "Allina" Son ours. Elle repensa à se garçon qui l'avait sauvé... Dave... Elle espéra le revoir... Mais pas dans les conditions qu'elle venait de vivre. Ensuite, elle repensa à ses parents... Puis elle repensait à cette phrase... Cette saleté de phrase qu'elle avait dite, elle se maudissait... "Cora" revient.



-Alors Allina, tu vas un peu mieux ? Tu veux bien répondre à nos questions ou tu préfères attendre ?



-Je veux bien vous répondre madame... Enfin... Cora...



Un discret sourire alluma les lèvres de Coraline. Allina remarqua qu'elle s'était attaché les cheveux entre temps.



-Bien ! Donc... Commençons... Où étais tu au moment du meurtre ?



-Eh bien... Sa voix trembla, d'abord, dans ma chambre, ensuite quand j'ai entendu les premiers coup de feux, j'ai regardais à la fenêtre et je suis descendue... Enfin... J'ai descendu les premières marches, jusqu’à ce que je voie les hommes cagoulés...



-Bien... Te souviens-tu de l'heure de l'intrusion ou de la mort de t'es parents ?



La femme paraissait imperturbable et d'une étrange gaieté, elle posait ses questions sans aucune gêne, sans réfléchir à l'effet que cela pourrait faire à Allina.



-Je... Je ne sais pas... ou plus... Je n'en sais rien...



-Approximativement alors ?



-Je dirais... vingt et une heure ... environ... peut-être plus... ou moins...



- Bien, maintenant, peux-tu me dire combien de personnes il y avait ?



-Heu... Je ne sais pas... J'en ai vue cinq ou si, mais il y en avait peut-être dehors...



-Bien... As-tu vue la mort de t'es parents ?



La voix d'Allina devient blême :


-Oui... une larme roula le long de sa joue, oui, je les ai vues mourir... Et mon frère se faire enlever...
-Ton frère ? Tu as un frère ? Nous n'avons pas trouvé de corps...
-Je viens de vous dire qu'il s'est fait enlever ! renifla la jeune fille.
-Mais... Pourquoi l'enlever ?...
-Qu'est-ce que j'en sais moi ?! Allina s'énervait, maintenant madame Cora, vous allez me laisser s'il vous plaît. Je suis fatigué et j'ai besoins d'être seul. Merci.

Elle avait parlée, si... elle ne trouvait pas de mots pour décrire sa façon de lui parler... Ce qu'elle savait c'est qu'elle était injuste avec cette jeune femme qui faisait juste son boulot... On voyait bien qu'elle était débutante.
-Eh bien... d'accord mademoiselle. Je crois que cela suffira pour l'instant... Merci Allina.
Quand la policière fus partie, Allina se retourna et enfouie sa tête dans son oreiller. Elle voulait juste dormir... Dormir... Encore dormir...
Quand la jeune fille se réveilla, elle trouva Daly sur son lit, la regardant avec une tendresse incomparable.
-Dalyyy !!! Cria-t-elle.
Et elle se jeta dans ses bras.
-Doucement Nola, doucement marmonna le chiot.
-Hein ?? Tu parles ?... Mais... Ce n'est pas possible...
-Si c'est possible vue que tu rêves en ce moment.
-Mais... je viens pourtant de me réveiller. Je ne me suis pas déjà rendormie quand même ?
-Tu ne t'es pas réveillé du tout. Tu as rêvé que tu te réveiller. Mais écoutes moi donc plutôt. Ceci est un rêve, effectivement, mais moi, je suis bel et bien Daly Nola, si je suis là, c'est parce que je ne peux te parler qu'en rêve.
-Euh... tu es le fantôme de mon chien ? demanda la jeune fille méfiante.
-Je ne suis pas le fantôme de ton chien, je suis ton chien version fantôme.
Allina ne comprenait pas beaucoup la différence entre être un fantôme et être en "version fantôme" mais elle ne releva pas.
-Et donc, pourquoi tu parles ?
-Car je suis un fantôme.
Là, elle ne comprenait plus du tout.
-Tout s'explique ! se moqua gentiment Allina.
-T'es parents sont mort d'inquiétude pour toi là-haut... la coupa-t-il.
-Mort... C'est le mot, marmonna-t-elle.
-Oups, excuses moi...
-Meuh non, ce n’est pas grave...
Il y eu un long silence...
-Oublions ça, que veux-tu me dire de si important ?
-Maintenant que ton père et ta mère sont mort... Et... Moi aussi, nous pouvons tout voir en quelques minutes ce qui se passe dans le monde et... ailleurs...
-Ailleurs ? La coupa-t-elle.
-Oui... Le garçon de tout à l'heure,
-Dave.
Le chien commençait à s'énerver à ce que la jeune fille la coupe tout le temps.
-Si tu continues à me couper toutes les cinq secondes, je m'en vais. La menaça-t-il.
-Excuses-moi...
-Bon, je continue, ce garçon, il fit une pose pour regarder la jeune fille puis continua, Dave, il ne t'as pas tout dit... Ce gang ou je ne sais trop quoi, ils viennent d'un autre monde...
Allina resta de marbre, bien que son cerveau tourne à cent à l'heure.
-C'est un monde, très évolué, continua-t-il, ils ont des pouvoirs magiques et connaissent tous les secret de l'électricité, des énergies renouvelable, des lois de la physique, enfin, tu comprends... Toi, tu viens de là-bas... Ta grand-mère Nillyne venait de ce monde, elle s'est enfuie avec son petit ami, et à fonder une famille ici, sur terre. Le problème, c'est que Nillyne était la future reine de ce monde. Le roi furieux, n'aimant pas Maxime, ton grand père, il ordonna qu'il soit tué. Et que tout ceux de sa ligné avec.
Allina retenait son souffle.
Ce que toute t'as famille prie pour une mort de vieillesse était en fait un meurtre. De plus, ne t'es-tu jamais demandé pourquoi toutes t'as famille du coté de ton père mouraient tous de petits "accidents" ? Tous les enfants de Nillyne (et donc les sœurs de ton père) sont mortes, Marie et Caroline sont officiellement décédé toutes les deux d'un cancer. Ton père est mort aujourd'hui. Seul Nillyne est encore vivante. Nillyne et une de ses filles : Alice. Alice était la seule au courant de ce lourd secret. Etant dans la confidence de tous ses complots, elle a su faire attention pour ne pas se faire tuer. Malheureusement, elle n’a pas sue protéger sa famille, son maris, que tu as connu Léo, que tout le monde crois mort d'un accident de travail s'est fait assassiner. D'après Nillyne, les assassins ont crus que c'était Alice. Son fils, Nathan est mort. Il ne reste qu’Alice est son autre enfant : Selena. Marie avait eu une fille : Camillia. Elle n'est pas morte, mais les services secrets de l'autre monde l'ont kidnappé... Nillyne est encore vivante car le but est de la faire souffrir pour la punir en assassinant les uns après les autres sa ligné...
-C'est... inhumain... Réussie à articuler la jeune fille.
-Oui... Et... Nous avons vu... Adrien...
-Comment va-t-il ?! S'écria Allina
-Il va bien, le rassura-t-il, il va bien... ils essaient d'en faire un soldat... C'est là le problème...
-De quoi ?
-Adrien a du sang de ton grand-père, ce qui est logique... Tu sais, la seule chose que le père de ta grand-mère ne pouvait pas lui reprocher... C'était bien sa force, sa vigueur, sa rapidité... Bref, c'était le meilleur soldat qu'il n'avait jamais vu... Et... J'ai bien peur que ce petit séjour... Le chien devient bizarre, il remué de plus en plus.
-Il va adorer... acheva-t-il enfin.
Allina resta sans voix. Non, il ne doit surtout pas devenir un monstre comme eux... Surtout pas...
-Je le sauverais. Dit-elle simplement. Je le sauverais et il redeviendra le garçon normal que nous connaissons...
-Un orphelin normal. Le corrigea le chien.
Allina lui jeta un regard noir. Mais la triste vérité s'écrasa en plein dans son visage et en son cœur... Elle n’aurait jamais crus qu'un chien aussi mignon puisse être aussi insensible.
Si j'étais insensible, je ne te dirais pas tout ça...
C'était la voix du chien... Dans sa tête ???
Oui, je suis télépathe.
-Je préféré le gentil toutou vivant qui ne parlait pas et qui n'avait pas de super pouvoir... murmura Allina.
-Moi aussi... C'était sympa d'être un chien... Qui ne se soucie de rien, qui vit sa vie au jour le jour... Des croquettes et des caresse suffisaient à me rendre heureux... J'aimerais bien être à nouveau vivant... Et... Con.
Allina se retient de rire à se dernier mot prononcé. Ce n'était pas le mot en lui-même qui était amusant, elle avait passé l'âge, c'était... le contexte et cette façon de le dire... Etrange...
-Je vais essayer de demander à Dellambra s’il ne peut pas me redonner la vie... Je lui dirais que ce sera pour... te protéger. Et pour que tu sois moins triste.
-C'est gentil mais c'est immorale Daly... Oh, et puis laisse tomber... Tu seras plus vivable comme un chien normal vivant que comme un super toutou mort !
Le chiot s’agitai :
Nola, quelqu'un est dans ta chambre, elle va te réveiller, je dois partir maintenant. Je vais essayer de ressusciter, mais je ne te promets rien...
-Attend ! J'ai une dernière question...
Dépêches-toi !
-Ce monde... Il a un nom ?
Oui, Halfaterra... Bonne chance Nola.
Et il disparut.

by Lisa Levert